Épisode 7

Le Mythe des gélules

Les points de vigilance quand on prend des compléments surtout en situation particulière (SOPK, antécédents..)

Dans l'épisode 7, Laura nous parle des substances dangereuses de certains compléments alimentaires et des précautions à prendre (encore plus en préconception)

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Les points de vigilance quand on prend des compléments surtout en situation particulière (SOPK, antécédents..)

🔊 Ce programme est un programme d’information par une professionnelle formée. Ce sont des conseils génériques et ce n’est pas un diagnostic personnalisé. Dans tous les cas, nous vous recommandons d’être suivie par un.e gynécologue et/ou une sage-femme pour avoir un suivi individualisé.

Ce que vous allez apprendre dans cet épisode

Les points de vigilance sur les compléments en préconception

  • Pourquoi certaines nanoparticules posent problème en périnatalité
  • Les situations médicales où les compléments demandent encore plus de prudence
  • Comment repérer un complément qui ne me convient pas
  • Ce qu’il faut savoir sur la vitamine A pendant la grossesse
  • Pourquoi le marketing des compléments peut être trompeur

Nanoparticules : un vrai sujet en périnatalité

Laura explique que les nanoparticules sont des particules si petites qu’elles peuvent traverser de nombreuses barrières de l’organisme, y compris la barrière hématoplacentaire entre la mère et le fœtus.

Certaines études ont montré que des nanoparticules de dioxyde de titane (E171) peuvent s’accumuler dans le placenta et atteindre le fœtus, ce qui a contribué à leur remise en question et à leur interdiction dans l’alimentation en Europe, notamment en raison de risques potentiels de génotoxicité et de toxicité pour le développement.​

  • Des signaux de risque existent pour plusieurs nanoparticules utilisées comme additifs ou colorants (dioxyde de titane, certaines formes de silice, d’argent, d’oxydes de fer) avec des effets potentiels sur l’ADN ou le système nerveux ;
  • Les fabricants n’ont pas toujours l’obligation de mentionner la présence de “nano” si la fraction nanoparticulaire est inférieure à un certain seuil, ce qui complique la lecture des étiquettes ;
  • Par prudence, surtout en préconception et en grossesse, Laura conseille d’éviter les ingrédients avec la mention “nano” ou entre crochets, lorsqu’elle les repère dans la liste des excipients.
💡 Chiffres clés

Des travaux récents montrent que des nanoparticules de dioxyde de titane (E171) peuvent franchir le placenta et être retrouvées dans le méconium des nouveau-nés, signe d’une exposition in utero, ce qui a contribué aux décisions d’interdire cet additif dans l’alimentation en Europe.

L' ANSES a identifié plusieurs ingrédients pouvant contenir des nanoparticules (présence avérée ou suspectée), comme le dioxyde de titane (E171), certaines silices amorphes (E551), les oxydes et hydroxydes de fer (E172), les phosphates tricalciques (E341) ou encore le carbonate de calcium (E170).

Antécédents médicaux, traitements et auto-observation

Au-delà des nanoparticules, Laura rappelle que les compléments doivent toujours être choisis en fonction de la situation médicale de la personne.

Un même produit peut être banal pour l’une et inadapté pour l’autre
  • Je fais particulièrement attention si j’ai :
    • Des antécédents médicaux (SOPK, endométriose, pathologie thyroïdienne, maladies chroniques) ;
    • Des traitements en cours (interactions possibles avec certaines plantes ou nutriments) ;
    • Une mutation connue du gène MTHFR.
  • Les compléments à base de plantes peuvent interagir avec des médicaments, ce qui impose un avis médical ou pharmaceutique avant de les prendre sur la durée.

Quelques règles clés de Laura :

  • Quand je commence un complément, je m’observe vraiment :
    • Est-ce que je me sens “patraque” sans explication claire ?
    • Est-ce que j’ai de nouveaux troubles digestifs (diarrhée, douleurs, nausées…), des maux de tête inhabituels ou d’autres symptômes apparus après le début du complément ?
  • Si je remarque un changement net, j’arrête le complément et je consulte un.e professionnel.le de santé.
👉 Laura insiste aussi sur le discours marketing : un slogan du type “ce complément va vous faire tomber enceinte” est un gros red flag.

Aucun complément ne garantit une grossesse, même s’il peut parfois soutenir certains mécanismes quand une carence est objectivée.

Quand la grossesse commence : attention à la vitamine A

Une fois la grossesse débutée, Laura recommande de vérifier les dosages des compléments déjà pris, plutôt que de continuer “en automatique”.

La vitamine A est l’exemple typique :

  • La vitamine A préformée (rétinol et dérivés) à dose très élevée est connue pour être tératogène, c’est-à-dire augmenter le risque de malformations chez le fœtus. Les agences européennes retiennent un niveau d’apport maximal tolérable autour de 3 000 µg équivalents rétinol (ER) par jour pour les adultes, y compris les femmes en âge de procréer.​

En pratique, beaucoup de médecins en France préfèrent recommander l’absence de supplémentation en vitamine A préformée pendant la grossesse, par prudence, même si les doses réellement tératogènes sont supérieures à la plupart des apports usuels.​

Pour autant, Laura rappelle que la vitamine A reste importante :

  • La forme bêta-carotène (précurseur) se trouve dans les légumes et fruits de couleur orangée ou rouge (carotte, patate douce, courge, abricot…) et dans certains légumes verts ; elle ne pose pas de problème de tératogénicité connue aux doses alimentaires ;
  • La vitamine A “active” (rétinol) se trouve dans la viande, le poisson, les œufs, les abats et certaines huiles de foie de poisson ;
  • La vitamine A est impliquée dans le bon fonctionnement du foie, la métabolisation de la vitamine D et les besoins augmentent encore en cas de projet d’allaitement, car la vitamine A passe dans le lait maternel.​

👉 Conseil opérationnel de Laura :

  • Je peux discuter d’un dosage sanguin de vitamine A avec mon/ma médecin, surtout en cas de projet d’allaitement ou d’alimentation très restrictive ;
  • En attendant, je privilégie des apports alimentaires variés plutôt que des compléments isolés de vitamine A préformée en automédication.

🎯 Actions concrètes

  • Si je soupçonne une carence (fatigue persistante, chute de cheveux, règles très abondantes, etc.), je commence par demander une prise de sang ou des examens adaptés avant de multiplier les compléments ;
  • Je garde en tête que l’alimentation reste la priorité : je cherche d’abord à couvrir mes besoins via l’assiette, puis je complète uniquement si un besoin est identifié avec un.e professionnel.le de santé ;
  • Je évite les compléments ou médicaments qui mentionnent “nano” dans la liste des ingrédients ou des excipients, surtout en préconception et pendant la grossesse ;
  • Si j’ai des antécédents médicaux (SOPK, endométriose, pathologie thyroïdienne, maladie chronique) ou des traitements en cours, je ne prends pas de compléments “puissants” ou de plantes sans avis spécialisé (médecin, pharmacien.ne, micronutritionniste) ;
  • Je reste attentive aux messages marketing trop prometteurs (“garanti”, “miracle”, “certain de tomber enceinte”), et je privilégie les produits transparents sur leurs doses, leurs formes et leurs excipients.

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🔎 Définitions utiles

Génotoxicité : capacité d’une substance à endommager le matériel génétique (ADN) des cellules, ce qui peut entraîner des mutations et, potentiellement, favoriser l’apparition de cancers ou d’anomalies de développement.

___

Tératogène : qualifie une substance ou un facteur capable de provoquer des malformations congénitales ou des anomalies de développement chez l’embryon ou le fœtus lorsqu’il y a exposition pendant la grossesse.

🔊 Ce programme est un programme d’information par une professionnelle formée. Ce sont des conseils génériques et ce n’est pas un diagnostic personnalisé. Dans tous les cas, nous vous recommandons d’être suivie par un.e gynécologue et/ou une sage-femme pour avoir un suivi individualisé.

Ce que vous allez apprendre dans cet épisode

Les points de vigilance sur les compléments en préconception

  • Pourquoi certaines nanoparticules posent problème en périnatalité
  • Les situations médicales où les compléments demandent encore plus de prudence
  • Comment repérer un complément qui ne me convient pas
  • Ce qu’il faut savoir sur la vitamine A pendant la grossesse
  • Pourquoi le marketing des compléments peut être trompeur

Nanoparticules : un vrai sujet en périnatalité

Laura explique que les nanoparticules sont des particules si petites qu’elles peuvent traverser de nombreuses barrières de l’organisme, y compris la barrière hématoplacentaire entre la mère et le fœtus.

Certaines études ont montré que des nanoparticules de dioxyde de titane (E171) peuvent s’accumuler dans le placenta et atteindre le fœtus, ce qui a contribué à leur remise en question et à leur interdiction dans l’alimentation en Europe, notamment en raison de risques potentiels de génotoxicité et de toxicité pour le développement.​

  • Des signaux de risque existent pour plusieurs nanoparticules utilisées comme additifs ou colorants (dioxyde de titane, certaines formes de silice, d’argent, d’oxydes de fer) avec des effets potentiels sur l’ADN ou le système nerveux ;
  • Les fabricants n’ont pas toujours l’obligation de mentionner la présence de “nano” si la fraction nanoparticulaire est inférieure à un certain seuil, ce qui complique la lecture des étiquettes ;
  • Par prudence, surtout en préconception et en grossesse, Laura conseille d’éviter les ingrédients avec la mention “nano” ou entre crochets, lorsqu’elle les repère dans la liste des excipients.
💡 Chiffres clés

Des travaux récents montrent que des nanoparticules de dioxyde de titane (E171) peuvent franchir le placenta et être retrouvées dans le méconium des nouveau-nés, signe d’une exposition in utero, ce qui a contribué aux décisions d’interdire cet additif dans l’alimentation en Europe.

L' ANSES a identifié plusieurs ingrédients pouvant contenir des nanoparticules (présence avérée ou suspectée), comme le dioxyde de titane (E171), certaines silices amorphes (E551), les oxydes et hydroxydes de fer (E172), les phosphates tricalciques (E341) ou encore le carbonate de calcium (E170).

Antécédents médicaux, traitements et auto-observation

Au-delà des nanoparticules, Laura rappelle que les compléments doivent toujours être choisis en fonction de la situation médicale de la personne.

Un même produit peut être banal pour l’une et inadapté pour l’autre
  • Je fais particulièrement attention si j’ai :
    • Des antécédents médicaux (SOPK, endométriose, pathologie thyroïdienne, maladies chroniques) ;
    • Des traitements en cours (interactions possibles avec certaines plantes ou nutriments) ;
    • Une mutation connue du gène MTHFR.
  • Les compléments à base de plantes peuvent interagir avec des médicaments, ce qui impose un avis médical ou pharmaceutique avant de les prendre sur la durée.

Quelques règles clés de Laura :

  • Quand je commence un complément, je m’observe vraiment :
    • Est-ce que je me sens “patraque” sans explication claire ?
    • Est-ce que j’ai de nouveaux troubles digestifs (diarrhée, douleurs, nausées…), des maux de tête inhabituels ou d’autres symptômes apparus après le début du complément ?
  • Si je remarque un changement net, j’arrête le complément et je consulte un.e professionnel.le de santé.
👉 Laura insiste aussi sur le discours marketing : un slogan du type “ce complément va vous faire tomber enceinte” est un gros red flag.

Aucun complément ne garantit une grossesse, même s’il peut parfois soutenir certains mécanismes quand une carence est objectivée.

Quand la grossesse commence : attention à la vitamine A

Une fois la grossesse débutée, Laura recommande de vérifier les dosages des compléments déjà pris, plutôt que de continuer “en automatique”.

La vitamine A est l’exemple typique :

  • La vitamine A préformée (rétinol et dérivés) à dose très élevée est connue pour être tératogène, c’est-à-dire augmenter le risque de malformations chez le fœtus. Les agences européennes retiennent un niveau d’apport maximal tolérable autour de 3 000 µg équivalents rétinol (ER) par jour pour les adultes, y compris les femmes en âge de procréer.​

En pratique, beaucoup de médecins en France préfèrent recommander l’absence de supplémentation en vitamine A préformée pendant la grossesse, par prudence, même si les doses réellement tératogènes sont supérieures à la plupart des apports usuels.​

Pour autant, Laura rappelle que la vitamine A reste importante :

  • La forme bêta-carotène (précurseur) se trouve dans les légumes et fruits de couleur orangée ou rouge (carotte, patate douce, courge, abricot…) et dans certains légumes verts ; elle ne pose pas de problème de tératogénicité connue aux doses alimentaires ;
  • La vitamine A “active” (rétinol) se trouve dans la viande, le poisson, les œufs, les abats et certaines huiles de foie de poisson ;
  • La vitamine A est impliquée dans le bon fonctionnement du foie, la métabolisation de la vitamine D et les besoins augmentent encore en cas de projet d’allaitement, car la vitamine A passe dans le lait maternel.​

👉 Conseil opérationnel de Laura :

  • Je peux discuter d’un dosage sanguin de vitamine A avec mon/ma médecin, surtout en cas de projet d’allaitement ou d’alimentation très restrictive ;
  • En attendant, je privilégie des apports alimentaires variés plutôt que des compléments isolés de vitamine A préformée en automédication.

🎯 Actions concrètes

  • Si je soupçonne une carence (fatigue persistante, chute de cheveux, règles très abondantes, etc.), je commence par demander une prise de sang ou des examens adaptés avant de multiplier les compléments ;
  • Je garde en tête que l’alimentation reste la priorité : je cherche d’abord à couvrir mes besoins via l’assiette, puis je complète uniquement si un besoin est identifié avec un.e professionnel.le de santé ;
  • Je évite les compléments ou médicaments qui mentionnent “nano” dans la liste des ingrédients ou des excipients, surtout en préconception et pendant la grossesse ;
  • Si j’ai des antécédents médicaux (SOPK, endométriose, pathologie thyroïdienne, maladie chronique) ou des traitements en cours, je ne prends pas de compléments “puissants” ou de plantes sans avis spécialisé (médecin, pharmacien.ne, micronutritionniste) ;
  • Je reste attentive aux messages marketing trop prometteurs (“garanti”, “miracle”, “certain de tomber enceinte”), et je privilégie les produits transparents sur leurs doses, leurs formes et leurs excipients.

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🔎 Définitions utiles

Génotoxicité : capacité d’une substance à endommager le matériel génétique (ADN) des cellules, ce qui peut entraîner des mutations et, potentiellement, favoriser l’apparition de cancers ou d’anomalies de développement.

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Tératogène : qualifie une substance ou un facteur capable de provoquer des malformations congénitales ou des anomalies de développement chez l’embryon ou le fœtus lorsqu’il y a exposition pendant la grossesse.