Taux AMH bas : comprendre et agir sans paniquer ni se précipiter
L'hormone AMH, pour hormone anti-müllérienne, donne une indication sur la réserve ovarienne, autrement dit, sur le nombre de follicules encore disponibles dans les ovaires. Mais derrière ce chiffre se cache une réalité plus nuancée. Car un taux faible n’est pas un pronostic fermé. C’est une information, un élément de contexte. Et comme tout indicateur, il mérite d’être compris, pas simplement subi et sur lequel on va chercher à avoir de l'impact de manière naturel et en complément des traitements.
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Melisande
Fondatrice de Reflet 🫶
Publié le19.06.2025Modifié le20.06.2025
Taux AMH bas : mettre en lumière ce que cela signifie (ou non)
Il y a des chiffres qui tombent comme un verdict. Celui du taux d’AMH, souvent découvert au détour d’un bilan de fertilité ou d’une prise de sang "de routine", en fait partie. Et lorsqu’il est annoncé comme bas, il soulève immédiatement une question : qu’est-ce que cela signifie pour moi ? Est-ce trop tard ? Faut-il agir ? Suis-je encore fertile ?
Qu’est-ce qu’un taux AMH bas ?
Le taux d’AMH — pour hormone anti-müllérienne — fait aujourd’hui partie des examens de plus en plus proposés dans les bilans de fertilité. Ce marqueur reflète la réserve ovarienne, c’est-à-dire le nombre de follicules encore présents dans les ovaires. Ces follicules, à terme, peuvent donner lieu à une ovulation, et potentiellement à une grossesse.
Un taux AMH bas est souvent interprété comme une réserve faible. Concrètement, cela signifie que le stock d’ovocytes disponibles diminue, ou est déjà réduit. C’est une évolution naturelle avec l’âge, mais qui peut aussi être influencée par d’autres facteurs.
Les résultats sont généralement exprimés en nanogrammes par millilitre (ng/mL) ou en picomoles par litre (pmol/L). Les seuils varient légèrement selon les laboratoires, mais certains repères sont communément admis :
Cela dit, ces chiffres ne sont pas à lire seuls : âge, contexte de santé, autres marqueurs hormonaux doivent impérativement être pris en compte pour donner du sens au résultat.
Comprendre les unités et les seuils
Il est important de noter que ces seuils ne sont pas universels. Ils doivent toujours être interprétés en tenant compte de l’âge, du contexte de santé et du motif du dosage. Un taux de 0,8 ng/mL à 43 ans n’aura pas la même signification qu’à 28 ans.
Un indicateur, pas une étiquette
Parler de taux "bas" peut induire une lecture trop binaire : fertile ou non, possible ou impossible. En réalité, l’AMH donne une indication de quantité, mais pas de qualité. Il est donc essentiel de ne pas en faire un verdict.
Ce chiffre ne dit rien, à lui seul, sur la capacité à concevoir naturellement, sur l’évolution d’une grossesse, ou sur la santé reproductive globale. Il doit être compris comme un élément du puzzle, pour avancer dans son parcours de fertilité.
Pourquoi s’y intéresser ?
Savoir que l’on a un taux AMH bas peut avoir du sens dans certains contextes :
- si un projet de grossesse est envisagé, mais pas immédiat ;
- si l’on rencontre des troubles du cycle ;
- ou simplement pour avoir une meilleure visibilité sur sa fertilité à un moment donné.
Mais cela ne signifie pas qu’il faille systématiquement se faire doser, ni que le chiffre, une fois connu, doit dicter une conduite précise.
Pourquoi mon taux AMH est-il bas ?
Une évolution naturelle… mais pas uniquement
La première cause d’un taux AMH bas, c’est le temps. Avec l’âge, la réserve ovarienne diminue. C’est un processus normal, progressif, inscrit dans la biologie féminine et c'est la raison pour laquelle on recommande de congeler ses ovocytes jeune. Le taux d’AMH atteint généralement son maximum vers la vingtaine, puis entame une décroissance lente, plus marquée après 35 ans. À l’approche de la ménopause, il devient presque indétectable.
Cette baisse n’est pas toujours liée uniquement à l’âge. D’autres facteurs, parfois moins connus, peuvent aussi influencer ce taux.
Des facteurs médicaux ou hormonaux à considérer
- Contraception hormonale : certaines pilules peuvent diminuer temporairement le taux d’AMH. Cela ne signifie pas une réelle baisse de la réserve, mais peut fausser l’interprétation si le dosage est réalisé sous traitement ;
- Chirurgie ovarienne : une opération sur les ovaires (ablation de kystes, endométriose, torsion) peut réduire la quantité de tissu ovarien actif, et donc le taux d’AMH ;
- Endométriose : cette pathologie, qui touche une femme sur dix, peut aussi altérer la fonction ovarienne et impacter le taux d’AMH ;
- Traitements lourds : chimiothérapie, radiothérapie ou traitements immunosuppresseurs peuvent avoir des effets délétères sur la réserve ovarienne ;
- Facteurs génétiques : certaines anomalies chromosomiques, comme le syndrome de Turner ou des prédispositions familiales à une ménopause précoce, peuvent entraîner un taux bas dès un jeune âge.
D’autres causes parfois plus diffuses
Parfois, aucun facteur clair n’est identifié. Une femme jeune, sans antécédent, peut présenter un taux d’AMH bas. Il peut s’agir d’une réserve naturellement plus limitée, sans cause pathologique. Cela ne signifie pas nécessairement une infertilité, mais mérite une attention particulière si un désir d’enfant est présent ou envisagé.
Une donnée à remettre en contexte
Quel que soit le facteur en cause, le taux AMH bas doit toujours être interprété dans une vision d’ensemble : âge, antécédents médicaux, régularité des cycles, qualité de vie, poids, antécédents familiaux…
Ce n’est pas un jugement biologique. C’est un point d’entrée dans une discussion plus large, à mener avec un.e professionnel·le de santé.
Un taux bas, est-ce synonyme d’infertilité ?
Un lien plus complexe qu’il n’y paraît
Recevoir un résultat indiquant un taux AMH bas peut provoquer un effet immédiat : la peur d’être infertile. Pourtant, la réalité biologique est plus nuancée. Ce taux mesure la quantité de follicules restants, mais pas leur capacité à donner lieu à une grossesse.
Autrement dit, un taux bas peut signaler une réserve ovarienne limitée, mais il ne signifie pas qu’une grossesse est impossible.
Ce que disent les études sur les taux d'AMH bas
Une étude de 2017 publiée dans JAMA a suivi des femmes âgées de 30 à 44 ans tentant de concevoir naturellement. Parmi elles, celles avec un taux AMH < 1 ng/mL ont eu un taux de grossesse à 6 mois de 65 %, contre 62 % chez celles avec un taux normal. Autrement dit, la différence était négligeable.
Ces données suggèrent que, dans le cadre d’une conception naturelle, l’AMH n’est pas un indicateur fiable de la fertilité immédiate. Elle reste un reflet du stock d’ovocytes, mais pas de leur qualité, ni de la capacité à concevoir spontanément.
Et en parcours de PMA ?
Dans le cadre d’une fécondation in vitro (FIV), le taux d’AMH est un outil utile pour prédire la réponse à la stimulation hormonale. Plus le taux est bas, plus le risque de faible réponse est élevé. Mais cela ne signifie pas un échec assuré et heuresement, puisque les procédures PMA dépendent de nombreux autres facteurs.
Des données récentes indiquent qu’un taux AMH ≤ 0,2 ng/mL donne lieu à 4,4 % de grossesse par cycle, et jusqu’à 16 % après plusieurs essais cumulés. Les chances sont moindres, mais elles existent.
L’objectif est alors de bien accompagner les patientes, de personnaliser les protocoles, et parfois d’adapter les stratégies (FIV avec don d’ovocytes, vitrification précoce, etc.). C'est aussi pourquoi il est clé de soutenir les protocoles médicaux avec des hygiènes de vie adaptées à la fertilité ou avec des compléments alimentaires adaptés pour la fertilité et en fonction de votre cas personnelle. Cela fait partie des raison pour lesquelles nous avons lancés le programme "Le mythe des gélules" : démystifier les compléments alimentaires en fertilité et donner les réponses par une vraie professionnelle de santé spécialisé sur le sujet.

Des nuances à intégrer dans le dialogue médical
Un taux AMH bas peut faire l’effet d’un coup de tonnerre. Et pourtant, il mérite surtout d’être relativisé, replacé dans une vision plus large. Car un chiffre isolé ne dit rien sans les éléments qui l’entourent : âge, régularité des cycles, antécédents médicaux, qualité des ovocytes, état général de santé.
Deux femmes ayant exactement le même taux peuvent avoir des perspectives très différentes. Ce n’est donc pas le chiffre en lui-même qui doit guider la suite, mais la façon dont il s’inscrit dans l’ensemble de votre parcours.
Avant de tirer des conclusions, plusieurs questions doivent être posées :
- Quel est mon âge ? Un taux bas à 40 ans n’a pas le même sens qu’à 28 ans ;
- Quel est mon contexte de santé ? Ai-je eu des traitements médicaux, des troubles menstruels, une endométriose ?
- Ai-je d’autres bilan hormonaux disponibles (FSH, LH, estradiol) ?
- Une échographie antrale a-t-elle été réalisée pour confirmer le nombre de follicules ?
Prendre du recul, poser les bons diagnostics et éviter les décisions précipitées est fondamental. Vous trouverez une partie de ces réponses dans notre programmes sur les compléments alimentaires en fertilité, capables dans certains cas de booster l'hormone AMH.
Ce que le taux AMH ne dit pas
- Il ne mesure pas la qualité des ovocytes ;
- Il ne prédit pas la date de la ménopause ;
- Il ne détermine pas vos chances de tomber enceinte naturellement, surtout si vous avez moins de 35 ans ;
- Il n’indique pas non plus une infertilité certaine, même dans le cadre d’un parcours médicalisé.
Ce taux doit être croisé avec d’autres données : échographie pelvienne (nombre de follicules visibles), taux de FSH, d’estradiol, état des trompes, bilan de fertilité du·de la partenaire, etc.
L’information comme point de départ, pas de fermeture
Un taux AMH bas ne devrait jamais enfermer. Il peut alerter, mais il ne doit pas inquiéter à outrance. C’est une information à manier avec attention, une brique dans un édifice plus complexe : celui de votre santé reproductive.
Avant d’envisager des décisions engageantes, il est souvent utile de :
- Faire confirmer le dosage avec une méthode standardisée,
- Réaliser un bilan de fertilité global,
- Discuter avec un·e gynécologue ou un·e spécialiste de la reproduction.
Ce temps de recul permet de transformer une inquiétude en réflexion, et une donnée biologique en véritable outil de projection. Et si vous ressentez le besoin d’en parler, de comprendre ce que cela implique pour vous, le mieux reste toujours de le faire accompagné·e. Ni seule face à un chiffre, ni pressée d’agir, mais bien entourée, pour avancer avec clarté.
Quand ce taux influence-t-il une prise en charge ?
Un outil pour personnaliser le parcours de fertilité
Le taux AMH bas n’est pas un obstacle en soi, mais il peut orienter certaines décisions médicales, en particulier dans le cadre d’un projet de grossesse. Il est utilisé non pas pour interdire, mais pour adapter. C’est justement là que son intérêt se révèle : dans la personnalisation des prises en charge.
En procréation médicalement assistée (PMA), il permet par exemple de :
- Ajuster les doses de stimulation ovarienne ;
- Anticiper une réponse faible à la stimulation ;
- Réfléchir à une stratégie de vitrification d’ovocytes si nécessaire.
FIV : mieux anticiper pour mieux accompagner
Dans un parcours de fécondation in vitro, un taux AMH faible peut suggérer que la réponse aux traitements de stimulation sera modérée. Cela n’empêche pas de poursuivre le processus, mais cela permet de mieux s’y préparer : nombre de follicules à attendre, chances par cycle, protocoles adaptés.
L’équipe médicale pourra alors vous proposer une prise en charge sur mesure, parfois plus progressive, parfois plus intensive, selon vos préférences et votre situation globale.
Envisager une vitrification ovocytaire : pour qui, quand, pourquoi ?
Chez les femmes de moins de 35 ans présentant un taux AMH bas, cette information peut inciter à réfléchir à une éventuelle congélation d’ovocytes, si le projet de maternité n’est pas à court terme.
Il ne s’agit pas d’une obligation, ni d’une solution universelle. Mais cela peut ouvrir un temps de réflexion utile, pour poser les choses, envisager les différentes options, et décider en connaissance de cause sans attendre d’être au pied du mur.
Insuffisance ovarienne prématurée : un suivi renforcé
Dans certains cas, un taux très bas détecté précocement (avant 35 ans) peut être le premier signal d’une insuffisance ovarienne prématurée. Il conviendra alors de compléter les examens, et d’envisager un suivi rapproché, tant sur le plan reproductif que hormonal (troubles du cycle, impact osseux, etc.).
Peut-on augmenter un taux AMH bas naturellement ?
Soutenir la réserve ovarienne : plus que de simples chiffres
Quand le taux AMH est bas, il est naturel de chercher des leviers d’action. Peut-on l’augmenter ? Existe-t-il des aliments, des compléments ou des routines de vie qui permettent d’inverser la tendance ?
La réponse est nuancée. À ce jour, aucune méthode naturelle ne permet de faire remonter" l’AMH durablement. Cette hormone reflète une réalité biologique liée à la réserve ovarienne, qui elle-même dépend en grande partie de l’âge et de la génétique. On ne recrée pas des ovocytes mais il est possible de booster leur qualité.
On peut chercher à soutenir la santé ovarienne, ralentir un éventuel déclin, ou simplement prendre soin de son corps reproductif. Des gestes simples, accessibles, peuvent aider à préserver ce qui est encore actif.
Alimentation, antioxydants et santé ovarienne
Certains nutriments semblent avoir un impact bénéfique indirect sur la santé des ovaires :
- Vitamine D : elle joue un rôle dans la régulation hormonale et pourrait être associée à des taux d’AMH légèrement plus élevés, notamment chez les femmes présentant un SOPK ;
- Acides gras oméga-3 : présents dans les poissons gras, les noix et graines, ils participent à la réduction de l’inflammation et à l’équilibre hormonal ;
- Zinc, sélénium et coenzyme Q10 : ces antioxydants aident à lutter contre le stress oxydatif, connu pour affecter la qualité ovocytaire.
L’idée n’est pas de surconsommer des compléments sans encadrement, mais plutôt de veiller à une alimentation variée, riche en fruits, légumes, protéines végétales, et en gras de qualité. Pour vous aider à naviguer dans cette alimentation pro fertilité, vous pouvez découvrir notre programme dédié sur le sujet, réalisé main dans la main avec une diététicienne spécialisée en fertilité.

Hygiène de vie : un levier plus puissant qu’on le pense
Le stress chronique, le manque de sommeil, la sédentarité, ou encore le tabac, sont tous des éléments qui peuvent accélérer le vieillissement cellulaire, y compris au niveau des ovaires. Sans influer directement sur le taux d’AMH, ils peuvent affecter la fonction ovarienne dans son ensemble.
Adopter une hygiène de vie équilibrée n’est pas une promesse de résultats spectaculaires, mais cela crée un environnement plus favorable à la fertilité, au cycle hormonal, et au bien-être global.
Compléments alimentaires : prudence et personnalisation
De nombreux compléments sont aujourd’hui proposés pour booster l’AMH ou la fertilité. Il faut être clair : la plupart n’ont pas fait preuve d’efficacité prouvée. Certains peuvent être utiles dans un contexte précis, mais ils doivent être discutés avec une professionnelles spécialistes avant ou au minimum, très bien compris au moment de la prise.
Préserver plutôt qu’augmenter
Plutôt que de chercher à augmenter un taux AMH bas, il peut être plus pertinent de :
- préserver ce qui reste de la réserve ovarienne ;
- éviter les facteurs aggravants ;
- et envisager des stratégies de projection, comme la congélation d’ovocytes, si la situation le justifie.
Cela revient à poser une intention claire : prendre soin de son corps, de ses cycles, et de sa santé reproductive sans entrer dans une logique de performance ou de réparation.
L'AMH est un taux important qui peut être soutenu par le style de vie
Apprendre que l’on a un taux AMH bas peut provoquer une onde de choc. Ce chiffre, apparemment froid, peut faire naître de nombreuses projections : peur de ne pas pouvoir concevoir, sentiment d’urgence, remise en question de son corps. Et pourtant, il est important de rappeler ce qu’il est et surtout, ce qu’il n’est pas.
L’AMH est un indicateur partiel. Il reflète la quantité d’ovocytes encore mobilisables, mais pas la qualité des ovocytes. Il n’est ni un verdict, ni un arrêt. Ce qu’il peut offrir, en revanche, c’est un éclairage utile. Il permet de poser les bonnes questions, de se repérer, parfois d’agir un peu plus tôt. Mais toujours dans une démarche choisie, accompagnée, et non précipitée.
Face à ce taux, l’essentiel est de ne pas rester seule. De ne pas chercher à tout interpréter dans l’ombre d’un chiffre. Et de se rappeler que la fertilité n’est jamais une ligne droite. Elle est faite de nuances, de contextes, et surtout de possibilités. L'essentiel est d'être bien informé et c'est pour cette raison qu'on vous propose différents programmes d'accompagnements réalisés avec des professionnelles de santé spécialsites, qui vous partagent leurs meilleurs conseils pour vous aider dans vos parcours.

Mon taux d’AMH est en baisse : que faire concrètement ?
On congèle nos ovocytes ?
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